1) L'esclave qui obéit choisit d'obéir, disait Jean-Paul Sartre, pour autant qu'en chacun de nous subsistent toujours la possibilité et la capacité de dire "Non". De refuser la servitude.

​

2) D'aucun peuvent opposer raisonnablement à ce philosophe que le contexte de Tyrannie et de Terreur de la Traite des Noirs excuse quelque peu l'obéissance de l'esclave, parce que procédant de la contrainte et non du libre-arbitre. On devrait alors pouvoir relativiser cette proposition.

​

3) Pour autant qui saurait, contre le père de l'existentialisme, prendre un tant soit peu à la légère le fond de cette pensée sartrienne, laquelle tient qu'on n'a jamais été aussi libre de défendre notre dignité et nos droits confisqués qu'en situation d'outrage suprême, de sujétion, d'humiliation, d'inacceptable, de mépris de soi insoutenable, de négation maximaliste du droit à choisir par soi-même son destin, sa destinée ?

​

4) Qui oserait prétendre aujourd'hui que l'oppression puisse jamais prendre fin autrement qu'en lui retournant sa propre négation ?

L'opprimé obéit aussi longtemps qu'il n'a pas décidé de désobéir au Maître ou à la Bête...