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TEXTE FONDATEUR DE LA PREMIERE UNIVERSITE KEMITE MODERNE DE TA MERY AFIRIKARA (1).

​Par Grégoire Biyogo, samedi 21 janvier 2012, 08:15

Par Le Shemsu Maât Mvong-éboth, "Celui qui guide la Multitude" (2).

​1- Il a été indiqué sur la Toile et sur de nombreux sites qu'une Université (Per Ankh) sera créée incessamment par nos soins, sans que cette Décision n'ait été explicitée pour elle-même, et fait entendre la gravité et les enjeux qui s'attachent à ce choix élevé (hr). C'est cela que j'entreprends de faire ici et maintenant, en toute sérénité, m'engageant à ponctuer l'importance de l'Enseignement de la science universelle comme facteur cardinal de Développement et de la Renaissance de Kémita. Enseigner se dit en Mdw ntjr, Seba, transmettre la connaissance, la sagesse. Nos langues d'Afirikara permettent d'ajouter une acception : "soigner" comme dans la langue ékang (langue originaire des Fang-Beti usitée dans cinq Pays : le Cameroun, le Congo Brazzaville, le Gabon, le Guinée Equatoriale, et São Tome e Príncipe). Car enseigner, c'est soigner... Cela qui enseigne entreprend aussi de guérir. Et celui qui enseigne vise à guérir l'élève d'une souffrance : celle de son errance dans la Nuit de la grande confusion. Cette même langue révèle une tout autre signification philologique au verbe Enseigner : c'est le fait de prier. De la sorte, celui qui enseigne soigne, mais il est aussi celui qui prie, du verbe (A-E) Yeghele (enseigner, prier).

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2- Si autrefois dans les lieux secrets, dans les sanctuaires et les Temples (Kem Our), les prêtres (Sem) professaient en donnant aux disciples les connaissances les plus tournées vers la vérité, l'on peut dire que ce Modèle de savoir authentique n'a pas survécu au déclin de Kémét, tant une obscurité épaisse (Kek) et aliénante a accaparé l'enseignement, lequel s'est totalement écarté de sa véritable source (qerti), la Norme même, source première qui était de produire une connaissance pure et parfaite (Sia), de la transmettre uniquement dans l'intention de former des personnes à la Maât, à la vérité, à la justice et à l'ordre. Personnes au demeurant qui y étaient déjà disposées. La Maât dit la Vérité géométrique des sciences autant que l'exigence de vertu qui en découle dans la conduite humaine. Cette orientation, il convient de le concéder, a définitivement quitté nos "Universités" actuelles, où l'on forme désormais sans communiquer ce type d'enseignement dépositaire des connaissances complexes, ouvertes à la transdisciplinarité, offrant les connaissances les plus attestées par des sources internes, par ailleurs les plus anciennes, pour rendre compte de ce que nous sommes (I), de ce que nous avons été (II), pour prendre toute la mesure de ce que nous sommes devenus (II) et ce que nous pouvons encore espérer être (IV).

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3- Le Mot Per Ankh lui-même désigne la Maison où l'on transmet la Vie (Per: Maison et Ankh : vie), la Maison-de-Vie, au sens où celle-ci protège la Vie et ne s'accommode jamais de son interruption, mais vise à entrer dans l’Éternité (Néheh). La Vie a été d'abord donnée comme Substance qui comporte en son sein la Totalité (Djer) de laquelle tout advient, et que l'on nomme (Noun), puis à cet Etant suprême qui en est à la vérité le Dépositaire (Rê), encore désigné à ce titre sous le nom d'Atona-Ankh (où Vie et Lumière sont un en Aton qui les communique. Puis à l'Etant (le Nature), ensuite aux principes, concepts élevés jusqu'à leur divinisation, imparfaitement traduits par le terme "dieux" (Netjrw). Puis la vie s'est répandue sur l'étant qui pense au milieu de tous les étants, l'étant qui se questionne (l'homme), et enfin sur l'ensemble des étants (tout ce qui est). La vie traverse tout ce qui est, elle est Totalité, elle ne se différencie pas de la lumière, de la connaissance parfaite. Elle crée (irj) de l'Harmonie, qui se dégage à la fois dans le Cosmos qui vit d'harmonie, d'ordre et de justice, que la Société doit faire à son tour vivre pour se réaliser en tant que telle, avant que l'Au-delà lui-même (Douât) ne la délivre, dans son éclat fulgurant (Séched), incarné par l'idée révolutionnaire de soleil noir, aux rayons de feu qui ensoleillent le Monde inférieur, émanés du Grand Noir lui-même dans l'Amenti, Wsiré.

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4- Mais comment rétablir cet enseignement au milieu du Grand vacarme qui bat les Nations nègres (T3w Kmw) ? Comment les rétablir elles-mêmes sans recourir à cet Enseignement visant la perfection à laquelle on initiait l'âme à l'attachement aux prescriptions de la vertu et de la science avant qu'elle n'en soit évaluée tout au long de sa vie, jusque y compris lorsque viendra le temps du grand et solennel départ dans la Douât, lors de la Cérémonie de la pesée de l'âme, au Tribunal de Wsjr.

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5- Le dessein des Per Ankh, consiste ainsi dans la séparation (wp.t) du vrai et du faux, la séparation de cela qui est ordonné (logique), harmonique de son contraire. La Maât sépare la vérité de ce qui ne l'est pas, la justice de l'injustice, la liberté de la servitude. Ainsi donc, les Per Ankh sont lieux où l'on sépare le vrai du faux comme la Balance de la Maât qui pèse les coeurs et sépare la justice de l'injustice, ou même les Medw netj eux-mêmes, ces bâtons divins précis, corrects (Mtr), qui écrivent et dessinent (Sech) des paroles de vérité sur de Per aa (papyrus), sur des rouleaux de livres (Tjaou). Comme Djéhouty, le divin scribe, père des sciences et de la philosophie, inspirateur du Livre de la sortie au jour, siégeant dans la Tribunal de la Douât, le Per Ankh est un endroit retiré où l'on étudie et où l'on reçoit une parole fondatrice (Hou, le logos des Grecs en est né) destinée à former la pensée (Hety), à méditer (Neka), à développer le jugement analytique et critique du disciple, pour qu'il se retrouve lui-même en retrouvant son Équilibre parfait (étant encore séparé au plus profond de lui-même par l'ignorance). Mais sa formation ne s'arrête pas à la fonction de répétition et d'assimilation mneumoniques (Mémoire), ni même au simple exercice d'intellectualisation, mais vise essentiellement la transformation profonde (kheper) du coeur (Ib, Ab), siège de la pensée. Il est donc question pour les Maîtres comme pour les disciples de vivre la pensée en l'enseignant pour les uns et de la vivre en l'étudiant pour les autres. La parole rigoureuse de cet enseignement ancien invite à se pénétrer de la Maât (logique, sciences et vertu) pour la mettre en pratique, pour la vivre. Etudier, c'est donc désirer connaître (Rekh), persévérer en vue d'être libre, en aspirant à la vérité, à la sagesse. Kémit guide les suivants de la Maât (Shemsu Maât) pour leur faire découvrir une manière supérieure d'exister (Oun), qui soit initiatique, c'est-à-dire précisément philosophique, spirituelle.

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6- La visée assignée à la création actuelle d'un Per Ankh ne va pas cependant sans subversion d'un principe sacré chez Kémit : la prépondérance du cercle restreint des initiés. Plutôt que de créer des cercles clos, avec quelques personnes privilégiées, éclairées et ouvertes à la science parfaite, comme dans le schéma traditionnel de la pyramide (Mer), où seuls les seuls prêtres détenaient le Monopole de la vérité, il sera question de renverser la pyramide, de faire descendre la vérité sur la Place publique, un peu à la Manière du Fara Akhenatona naguère qui a sorti l'Enseignement sacré des sanctuaires pour en faire bénéficier le plus grand nombre. Or, ne point enseigner le plus grand nombre, c'est exposer le Pays des Deux Terre (Taouy) à la défaite comme quand les Assyriens en - 671 vont s'emparer de Memphis, et capturer les prêtres, y compris le Fara, en laissant la Grande Métropole Noire démantelée. Il en a été de même avec l'invasion des Perses en - 525, avec Cambyse II. Non pas qu'il n' ait pas un groupe de Maîtres, personnes vivant d'ascèse, de jeûnes sévères, formées pour guider, conduire (Sechem), enseigner, redonnant à cette fonction la plus céleste des vertus et la plus haute considération.

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​7- Mais renverser la pyramide, c'est aussi exiger de ce grand nombre de disciples qui s'ouvrent à la connaissance juste de s'élever vers elle pour se donner les pleins moyens de contempler sa lumière secrète. Car la Lumière est toujours foudroyante (Aton) et cachée (Amon). Les Disciples comme Ta Mery sont toujours en présence des Deux Maât, l'une dissimulant la Vie, l'autre la faisant rayonner d'éclats éternels. Comme les deux soleils de Kémita, l'un irradiant la Cité terrestre et le Soleil noir du soir, illuminant la Douât. Dans les milieux Kémite, l'on trouve pour l'instant des types d'Ecoles de la Renaissance (Ouhem Mesout) : L'une éloignée du monde concret, ignorant (Khem) tout de la Rue, produisant des connaissances aériennes, éthérées, sans emprise réelle avec son sujet, heurtant la transmission du savoir par la base, connaissances auxquelles ne peuvent en effet accéder le peuple, les humbles gens qui en sont ainsi exclus, lors même qu'ils en sont les principaux destinataires, moteurs de la Renaissance, nouveaux bénéficiaires de l'Enseignement parfait. L'autre type d'Ecole, ouverte aux masses, vulgarisatrice du savoir, et en cela même exposé au risque permanent de la simplification. D'où la nécessité d'une autre voie, dépassant les deux premières, souhaitant un effort permanent d'adaptabilité dans la transmission sans jamais sacrifier à l'essence de la vérité aux Enseignants, et aux Etudiants, un effort d’élévation vers la vérité, pour recevoir la Lumière de la Maât. En ce Double effort, le Per Ankh de la Renaissance entend tracer une nouvelle orientation, attentive à l’exigence de progression, et de modulation dans les sciences afin de contrôler et de garantir la croissance des disciples, plongés dans des connaissances qui vont réveiller en eux le génie mathématique, le génie politique, le génie architectural, le génie économique et financier... la puissance (skhemty) philosophique et la sagesse.

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8- Ici également, en plein horizon de Doublures : point de discrimination : le fils (Sn) comme la fille ( Sn.t) est appelé à prendre place dans le Per Ankh, le Fara comme la Fari, l'enfant comme l'Adulte, Abydos, la ville sainte de wsiré comme Iounou, le sanctuaire de l'Ennéade, mais jamais l'un sans l'autre, ni l'Un sans le Multiple. Ni même que Kémit dans sa Doublure (les Rémétou, habitants endogènes kémit de Ta Méry et/ou les Nehesiou (3), Nubiens-soudanais) ne ferme la porte du Nouveau Per Ankh aux Amou (Sémites), aux Temeyou (Indo-Européens), veillant cette fois à ce que les Etudiants-chercheurs recueillent correctement la Maât, en en déclinant les sources, pour éviter comme naguère avec les Élèves grecs, qu'ils n'entrent et ne sortent des sanctuaires sans avoir pu recueillir la parole universelle et initiatique de la Renaissance humaine.

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9- Ensuite, Le Per Ank s'est dématérialisé, qui n'est demeuré une bâtisse secrète, retirée, et sacrée que parce redevenu comme dans le Noun, Domaine des virtualités et des possibles, déployés sur la Toile, le Skype, les rouleaux, où les Enseignement seront données. Les Enseignants y seront formés, d'autres seront recrutés, en attendant trois d'entre eux sont déjà prêts : le Shemsu Maât Mvong-éboth (Celui qui guide la Multitude), fondateur de l'Institut Cheikh Anta Diop et du Per Ankh (France), le Shemsu Maât Mubabinge Bilolo (Allemagne), et le Shemsu Maât Fara Taharka, Directeur de l'ISA (Sénégal).

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10- L'antépénultième Raison qui justifie la création du Per Ankh et non la moindre, est l'exclusion du savoir de haut niveau par les savants et égyptologues d'Afirikara, souvent écartés des conférences, tenus en dehors des informations les plus stratégiques. Ainsi par exemple des tests ADN effectués sur la Momie (Sahu) de Ramsès II, aux début des années 2000 en Egypte même, au Caire, et dont les résultats ont été longtemps occultés. Se pourrait-il qu'ils aient été détournés de la vérité ? On se souvient qu'à Cheikh Anta Diop il a été refusé de prélever quelques mm de peau pour effectuer des test ADN. Le même refus a été opposé aux savants Chinois, au sujet des Momies royales, lorsque dans le même temps, la Momie a été donnée à la France pour sa restauration... Et pourquoi entourer une pratique scientifique orthodoxe du plus suspect des mystères, en procédant à des tests sans en informer la presse spécialisée, et moins encore les égyptologues et les autres savants d'Afirikara ? Il y a pour le moins dans cette culture de l'énigme et de l'équivoque des raisons de s'inquiéter et de prendre des distances avec les résultats, même si ceux-ci semblent conclure à l'idée que Ramsès n'était pas tout à fait leucoderme... Bien que les conclusions succinctes aient été rendues publiques et que nous y avons désormais accès, il reste que la préférence ici va encore au secret, au refus de la collaboration scientifique, pire les savants d'Afirikara sont toujours marginalisés, tenu hors des cénacles officiels, et dont d'une certaine manière, restent victimes de la désinformation, de la machination, lesquelles n'ont jamais au vrai décéléré...

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11- La pénultième raison relève de la sociologie scientifique si profondément examinée par le professeur Cheikh Anta Diop, qui déjà en son temps a tiré la sonnette d'alarme, en expliquant que la véritable souveraineté politique et économique passera par l'indépendance scientifique. Or, depuis, l'on semble ne pas avoir entendu le savant , et les entreprises d'unité, de construction de l'Etat fédéral, d'une monnaie unique ou des Banques continentales échouent, pour n'avoir pas mis un accent particulier sur ce postulat diopien de la prépondérance du développement de la recherche scientifique (fondamentale ou appliquée).

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12- Enfin, l'ultime cause est le retard considérable accusé par le continent d'Afirikara en matière de recherche scientifique et d'édifications des laboratoires de très haut niveau en astronomie, en géologie, en météorologie, en sysmographie, d'énergie nucléaire, jusques et y compris dans les sciences sociale, avec la formation des monétaristes, des économètres, des mathématiciens, logiciens et statisticiens... D'où la nécessité impérieuse de s'engager à commencer à rattraper le retard. La création du premier Per Ankh moderne du continent participe de cette urgence.

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(1) AFIRIKARA : Nom authentique et fondateur de l'Afrique et de l'Ancêtre éponyme de ses Habitants en langue ékang. En découpant philologiquement le mot, on obtient : La puissance, la Force, la Protection, le (Ka) de (Rê), de l'Atona-Rê, d'où vient kara (qui signifie aussi Crabe, mouvement fractal et devenir) répandue sur l'étendue de la Terre Noire, et ses Habitants. Du mot "firi" (le Charbon, le Noir), l'on dit aussi en ékang "kem" (charbon), et du verbe "afiri", appuyer, se mouvoir, courber. Et Mery : Aimée. Traduction soutenue de l'expression Ta Méry Afiri Kara : "l'irradiation des Rayons de la Renaissance sur le Continent noir tant Aimé par l'Atona".

(2) Mvong-éboth : Nom secret et originaire de Grégoire Biyogo, celui que les Sages lui ont donné en prescrivant "qu'il est venu pour Enseigner la Multitude ". Précisons que le verbe guider, conduire, indiquer le chemin de la droiture se dit en medw ntj : Sechem.

(3) : La définition de ce terme établit le lien ancien et principiel entre les habitants d'Afirikara et le fait de prier : "Ceux qui psalmodient des prières et des incantations", et dont les textes disent que expressément que c'est l'Horus-Ankh qui protège leur âme (Le Livre des Portes).

 

NB : Shemsu Maât, suivant de Maât, serviteur de Maât, philosophe, savant.

© Copyright 2013 Catarina Van Daele pour KODMEDIA. Reproduction interdite.

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