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DE L'AMPUTATION A L'AMPLIFICATION : UNE REECRITURE DE L'HISTOIRE DE LA PHILOSOPHIE ET DES SCIENCES GRECQUES...

Par Grégoire BIYOGO, auteur entre autres d'une Histoire de la philosophie africaine en 4 volumes (2006).​

I-PRECAUTION

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Bien des textes des présocratiques ne nous sont point parvenus. Et cette situation embarrasse pour le moins ceux qui ont la charge de ces questions et qui en sont spécialistes, mes pairs, les historiens de la philosophie et des sciences qui, bien souvent, en sont réduits à travailler sur des linéaments succincts, grandement abîmés, lorsqu'ils n'auraient pas simplement disparu... N'était-il pas plus prudent dans ces conditions de ne point risquer des positions téméraires et souvent inexactes au sujet de la naissance des sciences et de la philosophie en Grèce, lorsque ces penseurs eux-mêmes ont témoigné leur admiration à l'endroit des prêtres savants et philosophes d'Egypte dont ils reconnaissent eux-même avec fierté avoir été les Elèves, et donc l'antériorité de leurs doctrines ? Au nombre de ces matériaux amputés, fort rares, quelques uns donnent des informations frappantes sur l'état des sciences en Grèce, qui sont contraires à l'idée fort élogieuse qui a souvent été rapportée au sujet des premiers philosophes grecs par des philosophes occidentaux des époques tardives qui s'en réclament, en leur attribuant indûment la paternité de certaines doctrines. Une Lettre que l'on attribue à Thalès le Milésien, veut qu'a l’époque, la Grèce n'ait point connu l'avance et le "miracle" tant ressassés, et assez peu de choses sur les sciences, pour autant qu'ils fussent - les Ioniens avec - chercher leur savoir sur les bords du Nil. Voici donc cette fameuse "Lettre à Phérécyde" :

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II- THALES : LA LETTRE A PHERICYDE

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"Thalès à Phérécyde de Syros. Salut. J'apprends que vous êtes le premier des Ioniens qui vous préparez à donner aux Grecs un "Traité des choses divines", et peut-être vaut-il mieux pour vous d'en faire un écrit public que de confier vos pensées à des gens qui n'en feraient aucun usage. Si cela vous était agréable, je vous prierai de me communiquer ce que vous écrivez, et, en cas que vous me l'ordonniez, j'irai vous trouver incessamment. Ne croyez pas que nous soyons Solon et moi, si peu raisonnables qu'après avoir fait le voyage de Crête par un motif de curiosité, et pénétré jusqu'en Égypte pour jouir de la conversation des prêtres et des astronomes du pays, nous n'ayons pas la même envie de faire un voyage pour nous trouver auprès de vous ; car Solon m'accompagnera, si vous y consentez. Vous vous plaisez dans l'endroit où vous êtes, vous le quittez rarement pour passer en Ionie, et vous n'êtes guère empressé de voir des étrangers. Je crois que vous n'avez d'autre soin que celui de travailler ; mais nous qui n'écrivons point, nous parcourons la Grèce et l'Asie. Portez-vous bien. " Thalès.

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Paris, le 16-01-2012.

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