
THEORIE COSMOLOGIQUE DU REVE ET DE L'IDEE,
par Grégoire Biyogo, Leçon de philosophie N° I, Maître de l'Ecole Akhénatonienne de philosophie, de politique et d'égyptologie. I.
I POSITION
Le plus grand sur cette Terre, ce sont nos rêves, ces rêves que nous portons déjà dans nos foetus, et peut-être bien avant, lorsque l'Atona nous tire du Ciel cataleptique des idées encore inertes, encore plongées dans l'obscurité et qui prolifèrent dans le Noun, pour nous donner l'opportunité de leur conférer une forme lumineuse et un développement capable de bouleverser l'humanité, de se réconcilier sans cesse avec Univers. En cela, notre existence serait donc une espèce de parcours programmatique et initiatique pour réveiller l'idée qui sommeille encore en nous, l'idée que notre vie durant, nous devons secouer, incarner, partager... Or cette idée, ce Rêve, c'est l'Univers lui-même qui les porte, nous les communique et crée une interaction avec notre Etre, avec notre corps d'idées.
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II. LA DOCTRINE
Platon, l'un des élèves des prêtres savants et philosophes qui s'est rendu à Kémita a spéculé sur cette question, sans rétrocéder à ses Maîtres la paternité de sa pensée qui est du tout au tout africaine, et qui tient que la Nature Rêve des idées grandioses qu'elle dépose sur nous pour accomplir l’associassionisme universel. Toutefois, il est parvenu à la conclusion que le corps est faillible, imparfait, englué dans l'inconstance à l'image du Monde sensible, et que seule l'âme est intelligible, parce que d'essence idéelle, à la vérité stellaire. Dans sa célèbre dialectique à double entrée, il précise que pour dépasser la nature ignorante et instable du corps, nous devons nous res-souvenir que nous sommes des étoiles, des idées, et que nous avons le devoir de remonter au plus profond du Ciel des idées (Monde intelligible) pour contempler ce que nous sommes en essence, c'est-à -dire des idées pures. Ceci correspond à ce que l'on nomme la dialectique ascendante, celle qui monte vers les essences. Puis il y a la phase II, celle de la dialectique descendante, celle qui descend vers le Monde sensible. Une fois que l'âme s'est rallumée dans le Monde intelligible, et après avoir re-contemplé la splendeur solaire de son Rêve, elle peut maintenant re-descendre dans le Monde sensible sur le corps inerte et enfermé dans l'obscurité. Elle peut maintenant investir ce corps, le transformer, le transfigurer, l'identifier à l'idée contemplée dans le Ciel des idées. L'homme cesse alors d'être un prisonnier condamné à l'errance, frappé par la Nuit, ombre toujours déjà dépourvue de lumière, d'idée, et peut enfin sortir de sa caverne millénaire, de l'aveuglement. Il n'est plus réductible à un vulgaire, à quelque chose d'insignifiant, mais redevient Idée, Rêve lumineux, Puissance de transformation qualitative du Monde et de la Cité. Il peut agir au-delà des Emotions, des Sentiments, des penchants, de la subjectivité, il peut les surmonter, car est entré dans son Rêve, il a vu son Double, son Idée, celle qui le signifie réellement et qu'il doit maintenant incarner. Désormais, il est conduit par la justice, la vérité, disons la Maât. Il redevient "enfant du Soleil" comme disent les grands initiés d'Afrique. Ayant contemplé des rêves dont, sa vie durant, il s'efforcera lui-même de préciser le contenu, de comprendre toute la portée avant que de se
convaincre de les voir accomplir au bénéfice du plus grand nombre.
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III- NOUS SOMMES DES REVES LUMINEUX ​
Ces rêves sont nos Causes, nos Raisons de vivre, nos convictions les plus inconditionnelles, lesquelles finissent de la sorte par s'identifier à nous, à nos Combats, à notre présence sur Terre. Chacun de nous gagne donc à s'identifier à une Cause ou à plusieurs Causes déjà existantes ou qu'il porte au plus profond de lui. Le fait est qu'il n'y a de vie que fade, vagabonde, errantiste, aveugle et misérabiliste, hors de ces Causes dynamiques, progressistes et émancipatrices qui déterminent le changement de l'Histoire et notre libération politique, économique et géostratégique. Ces Causes que l'Atona dépose sur nous dès le Noun, pour que, comme des étoiles foudroyantes nous illuminions le Ciel, la Terre et la Douat (le Monde Inférieur) du feu cosmique dont nous sommes faits.
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IV-LA KWANZA, ET LE REVE COSMOLOGIQUE DE PACIFICATION DES ECHANGES
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La Kwanza, c'est le Rêve, le Concept, l'Essence pacifique du Nouveau panafricanisme, du panafricanisme intégral, celui qui s'appuie sur la doctrine de l'harmonie universelle des causes, des corps et des Rêves du Cosmos. Car ici, l'être humain est un force cosmique en interaction avec la multiplicité cosmique. Cette interaction universelle des principes vise à créer de grandes oeuvres pacifistes, susceptibles de subvertir le vieux Monde avec sa stagnation, son incapacité à partger, à promouvoir l'équilibre général de la Planète et des Régions, à travers un Développement équilibré. La Kwanza dément ce Modèle d'un Développement unilatéral et hostile à la véritable expansion des échanges. L'Univers fonctionne par ce principe de thermodynamique et de cosmologie de l'interdépendance complexe des éléments de la Nature. Cette interdépendance n'est point contraignante, mais poussée infinie vers l'Harmonie des principes. Le Nouveau panafricanisme, celui que nous élaborons, est une intelligibilité cosmologique, laquelle invite à l'ouverture permanente des Rêves, à leur sélection, à leur vigilance, en vue de créer un autre Monde, qui puisse équilibrer l'usage des richesses et du Développement, et qui déconstruit sa façon encore barbare de faire la Guerre, d'user de la Force comme catégorie majeure de l'Economie, de la politique et de la science. A la vérité, la Kwanza oppose à ce dogme dévoyé l'interaction des forces, des présences, des intelligences, des puissances pour bâtir un autre Monde, dont l'épicentre est la physique des distributions équilibrées. Et c'est dans ces économies de l'équité que le Monde re-commencera à sortir de la trajectoire obtuse dans lequel il végète, en se déployant coupé de l'évolution intégrale de ses sous-ensembles et de l'éco-système.
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Paris, le 24 décembre 2011.
