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CONTRE LE DETOURNEMENT DE LA LECTURE DE NIETZSCHE...

De la même manière ce que dit Nietzsche, cet autre incompris et mal-aimé de la pensée, galvaudé, manipulé, accusé de tous les malheurs, en prenant acte de la Béance glaciale de la cruxiifixion du Nazaréen décrite par Le second des Livres Révélés, celui où "l'Absolu se fait histoire", c'est que Dieu est mort par la main des hommes eux-mêmes. Que nous l'avons tous tués ! Il invite l'homme à assumer son déicide, à l'assomption de cet Acte fou qui, symétriquement comporte des plages de libertés inouies, lesquelles invitent l'homme à se diviniser, à prendre la place de ce Dieu qu'il connvoitait tant, et qu'il a mis à mort. L'herméneutique de la mort de Dieu est invitation à penser, à vivre plus, à se surhumaniser, à devenir soi-même le Surhomme que nous avons refusé à Dieu, la surhumanité que nous lui avons déniée, pour devenir nos propres Zarathoustra, nos propres inventeurs, nos propres créateurs, nos propres libertés créatrices. Ainsi donc, l'affaire de Niezsche, qui fonde et précède toute la modernité en cela-même, n'est pas tant de dire qu'il ait "tué" Dieu, que de lui reconnaître l'agilité d'Esprit qui l'a poussé à traduire philosophiquement cet Acte historique unique, dont la résonnance était demeurée muette, amputée de la gravité de sa signification, laquelle dégage le philosophe musicien. Ce qu'il dit par la suite, c'est l'impératif de créer à partir du Rien béant qui s'est ouvert sous nos pieds après cet Acte vertigineux. D'où la nécessité de rompre avec le paradigme du vouloir-vivre sans risque extrême, sans danger, sans vertige, mais de vivre à l'envers, dan les sommets, contre le petitement convenable, contre le petitement saint. Il désobstrue ce mensonge, et révèle qu'en chacun de nos ctes, de nos dires, de nos choix, il y aun état de violence non canalisé, celui de l'animal, celui-là même que devaient diagnostiquer le Marquis de Sade, la criminabilité intrinsèque de l'homme, puis Freud, le délire qui nous parle sans cesse, puis Darwin, l'Affrontement primitif des espèces...Ayant donc accompli cette blessure narcissique, le philosophe recommande de libérer et de transfigurer cet élan qui gît en l'homme, non pas pour tuer, mais pour créer la vie là où elle se serait étiolée. Il invite à rompre avec l'âge appolinien, et à risque l'âge dionysien, là où le pur est perçu comme faible sans l'impur, le Beau faible s'il n'est laid, le vrai faible s'il n'est variable, ouverture, différence, mon Maître de pensée et ami Derrida dirait sans différance. De là, la grande révolution nietztschénne, cellle en laquelle il convient de lire des textes comme le Contre Wagner, comme Ainsi parlait Zarathoustra, où surhumanisé, l'homme reconquiert la déité en lui...dansant sur les falaises vertigineuse, contre le dualisme, le finalisme, le déterminisme, mais en faveuru variationnisme et la liberté sans cesse différée.

 

LES MESINTERPRETATIONS DE NIETZSCHE SUITE...

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1-La récupération du concept de Surhomme par le nazisme comporte des conséquences philosophiques et politiques graves, si du moins l'on devait en juger par les erreurs grotesques d'interprétation orchestrées dans cette tricherie : là où Nietzche moque la techno-science, le nazisme l'adule, là où Nietzsche abandonne le puritanisme paltinicien, l'esthétique nazie apologétise l'Absolutisme, là où le philosphe pourfend le dualisme, le manichéisme, le nazisme tient tout entier sur la distinction pprimaire, primitive même du Pur et de l'impur... Là où il prend à défaut la Raison elle-même avec ses idoles, le nazisme l'arraisonne... Il y a toujours dans l'Acte de récupération des détournements de sens odieux... Martin Heidegger lui-même y a fait les frais, qui a cru un tant soit peu lire dans ce moment, l'avénement d'une éclaircie. Il y verra par la suite la sottise de sa vie...

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2-Pas plus que la folie du philosophe ne peut être le signe d'un discrédit ! En philosophie, d'Erasme à Foucault, l'institution psychiatriique retourne à la société son Autre, et dévoile toujours déjà l'histoire d'une longue répression réfoulée, dissimulée... Nul discrédit donc à l'idée qu'un philosophe fût diagnostiqué "fou" par une société qui est elle-même plus souvent déraisonnable qu'autre chose... L'état de réflexion à l'envers est le sien en propre, celui où l'on se déprend sans cesse des certitudes stupides, tranquilles, et jamais démenties.

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3-Critique derridienne de Nietzsche

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Ceci étant, la fameuse conception aristocratique nietzschénne, qui finit par conférer le droit à la puissance aux seuls Forts, aux seuls

Esprits supérieurs... à l'inverse des petites intelligences, qui elles, croupiraient dans l'état d'ignorance absolue, n'en a pas moins ouvert le flanc à une telle récupération... D'autant que ce chéma admet subrepticement une espèce de clivage indépassable entre les Faibles, les petitement éclairés, et les Génies, seuls dignes de conduire le monde, après qu'il se soit vidé de sens... Or, en apolégitisant l'Illimité, en adoubant cette sorte d'Apeiron revisité, il procède à la néantisation de l'intelligence des bornes, la sagesse des limites, en cela il n'a point soupçonné comme chez Jacques Derrida de politique de lecture validant la subversion de la Marge, la diffirence procurée par les Marges, et toute la puissance du Marginal. Découverte magistrale que feront seulement les philosophes de la différence (Derrida, Deleuze, Foucault...). Ainsi donc, en ne soupçonnant point la puissance des Marges, Nietzsche, l'un des contestataires les plus acharnés du conservatisme aura laissé subsister, à son insu, un topos conservateur, séparatiste, divisionniste, lequel trace au coeur du Même, des divisions terribles : séparation interne de l'humanité, division interne des peuples... Déni suprême des Marges... Or chez Derrida,comme au demeurant un philosophe comme Levinas, l'ouverture à l'altérité, la suprême différence de l'altérité est la condition même de la démocratie...

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4-Levinas contre Heidegger, Derrida contre Nietzsche...​

 

Ainsi donc, qu'il nous souvienne l'objection de Levinas au sujet de l'Etre Heideggérien auquel il supplée 3l'autrement qu'être3, au nom de sa surdité face aux tragédies de l'Histoire... Et que le moment nietzschéen ait pensé la variation sans la différance des Marges, le variationnisme en l'amputant de l'infinité de son différé... Nietzsche petitement conservateur ?

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5-Pour trancher la querrelle

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En philosophie, disait Leibniz, en substance, l'on n'a jamais tout à fait tort, chaque pensée apporte sa part d'édifice, sa part d'intelligibilité dans notre manière de penser. Dans nos façons, ajouterais-je, de tolérer, de défendre la liberté, la justice et la vérité. Le moment nietzschéen est essentiel, par ce qu'il nous affranchit des idoles, jusques et y compris du geste de la fixité, en proclamant

l'Eternel Retour du Même, il ruine tout finalisme, tout dualisme, tout déterminisme. Pour autant, il a cédé le flanc à la récupération tout azimut au lieu où il hiérarchise l'intelligence, les sujets, et se donne comme refoulement des Marges.Tétanisant le fétichisme et la superstitution, il n'en a pas moins conservé subrepticement en adoubant la hiérarchie naturelle et en étouffant les Marges.

© Copyright 2013 Catarina Van Daele pour KODMEDIA. Reproduction interdite.

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