
LE TEMPS DES ECOLES DE PENSEE COMME AVENIR DU CONTINENT AFRICAIN ET DE LA DIASPORA, vers un nouveau style d’échange entre les différents courants panafricains.​
Par Grégoire Biyogo, vendredi 11 novembre 2011, 21:34
Préambule : L’universalité du principe des équivalences.
La loi des échanges est fatale, qui est fondée sur le principe des équivalences : règles, degré d’information, postures des partenaires, niveau de production, normes, position, protection des intérêts, infrastructures, connaissance des lois du marché, classement mondial. Sans satisfaire au principe minimal des équivalences, aucun échange normatif n’est possible, mais seulement des échanges tronqués, toujours inégaux, déséquilibrés.
Au niveau mondial, les échanges entre l’Afrique et ses partenaires sont ainsi faits, qu’ils sont disproportionnés, sans équivalence normative préalable. Il en ainsi des échanges économiques, politiques, diplomatiques, industriels, militaires, culturels, religieux). Sans équivalence minimale des informations dans les discussions, les échanges, la signature des contrats, c’est le déséquilibre entre les parties, l’échange est soldé par des déséquilibres flagrants C’est pour cela qu’il importe de formaliser et d’équilibrer les échanges, de leur assigner des règles et de s’y tenir fermement. Or, pour accomplir ce travail, la création des Ecoles de pensée est indispensable en diversifiant les domaines de compétence et de spécialisation, en cultivant le principe de l’élargissement de la formation, en veillant à l’actualisation des connaissances. D’autant que la libération économique et politique de l’Afrique dépend de l’élaboration de nouvelles stratégies de la libération, plus efficaces, plus appropriées. Tel est le défi des Ecoles de pensée, lesquelles doivent se multiplier, pour multiplier les stratégies, les confronter aux autres, les reprendre quand il le faut, les réadapter.
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I- De la nouvelle orientation historique du combat pour le développement et la souveraineté de l’Afrique.
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1-Le Mouvement d’Actions Panafricain (MAP) construit une nouvelle approche de l’Etat fédéral, et une autre perspective du panafricanisme sur fond d’un Enseignement inaugural dispensé aux Membres et aux panafricains (vivant conformément à la Maât) en vue de dégager les Normes d’une Education révolutionnaire, attachée aux grands concepts de la philosophie kémite, et de l’édification des Etats-Unis d’Afrique. Cet Enseignement est déployé par l’Ecole akhénatonienne qui est une Ecole de pensée fondée sur la stratégie politique et économique, dirigée par mes soins.
2-L’Ecole Akhénatonienne engage une nouvelle philosophie politique, un nouveau style de réflexion politique, une autre forme d’Action panafricaine réfléchissant sans cesse nos Actes, nos stratégies, nos Décisions, nos Echecs historiques, nos choix, en accordant une importance capitale à l’exigence de liberté, de justice et de vérité, à la Maât, considérée comme la Norme de l’équilibre cosmique, du Développement économique, politique et industrielle de Cité et de la remontée dans la Douat (Au-delà ).
3-Nos choix déterminent notre avenir commun. Aussi doivent-ils être de plus en plus en plus réfléchis, médités, concertés, appuyés sur une expertise scientifique, pour être efficaces et opératoires. Nos choix gagnent à apprendre de nos erreurs, lesquelles sont correctives : Errata mathemata. Nos erreurs sont nos leçons. Nos laboratoires.
4-Cette Action, pour être en permanence réfléchie, stratégique, avisée, entend donc s’appuyer sur la pensée, avec une démarche dialectique et un éclairage mutuel de l’Action et de la pensée. C’est que, au vrai, l’une ne va jamais sans l’autre, si ce n’est en courant le risque d’être frappée d’insuffisance, de faiblesse et d’aveuglement. C’est la pensée qui oriente rigoureusement l’Action, de la même manière que celle-ci enrichit et canalise la pensée. Nos choix en cela doivent désormais être encore plus pesés, mesurés, géométriques. C’est cette économie générale des choix, et cette géométrie de la mesure qui vont redresser notre destin historique comme elle a redressé les obélisques et les pyramides en Egypte.
5-Désormais donc, le MAP comporte en son sein une nouvelle philosophie de l’engagement panafricain qui est développée par une Ecole de pensée, en matière de Lettres, de Communication, de Méthodologie, de Philosophie, de stratégie et d’économie-politique et d’Egyptologie.
6-Pour ce qui est de notre génération, il appartient à chaque Ecole de persévérer, de former patiemment ses disciples, de produire des ouvrages de référence, d’apprendre à connaître et à critiquer les courants de pensée, à lire les ouvrages classiques, à faire progresser nos connaissances sur l’Afrique, faire évoluer nos travaux sur l’Etat fédéral, et de façon générale, de renouveler sans cesse l’état de nos connaissances sur les stratégies endogènes de développement économique, industriel et sur la souveraineté politique de l’Afrique.
7-II en va donc de chacune des Ecoles de pensée existant actuellement de former des élèves, de les amener à progresser dans les sciences et à contribuer au renouvellement des solutions, des stratégies et des théories de libération de l’Afrique. Car comment se libérer sans théorie de la libération interne et efficace ? Comment se tenir dans l’interdépendance économique et politique sans théorie forte de l’interdépendance ? Le Temps seul sera juge de la Moisson de chacun. Mais l’essentiel est de multiplier les stratégies de libération, de les confronter, de les affiner, de les éprouver.
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II-L’Ecole akhénatonienne (spécificité)
1. Les Elèves.
-Ceux-ci sont acquis à la prééminence de la stratégie économique et politique, de la médiation en vue de la paix sous-régionale et frontalière, et de la science philosophique, à la nécessité de reconstruire la grandeur de l’Afrique à partir des valeurs qui l’ont façonnée autrefois, en les critiquant, en les renouvelant, en les adaptant à notre contexte actuel de crise, de division et de paupérisation prononcées. Ce sont des Elèves attachés à la liberté, à la justice et à la vérité, Devise de notre enseignement. De notre combat, qui entend élaborer de nouvelles normes et les faire appliquer. La philosophie politique des Normes communes crée une équivalence de condition dans la formation, laproduction, les échanges, de la consommation, de la les résultats.
2-​L’enseignement​
Il est fondé sur la démonstration (et insiste sur la distinction entre postulats, affirmations spécieuses et sophistiques, et propositions démontrées sur la base minutieuse de la réfutation), la documentation (la question des sources, la périodisation, la pertinence et l’historicité des dépositions) et l’initiation à la recherche scientifique, chaque élève doit pouvoir rédiger un Mémoire au terme de la formation. Et enfin sur la Norme, l’impératif catégorique de penser, de coopérer, d’échanger sur la base des Normes stratégiques et des théories de développement adaptées. L’Ecole akhénatonienne en tant que Per ankh, deviendra une Université fédérale.
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III-De la nécessité de la confrontation des différentes Ecoles de pensée
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1-La confrontation en vue d’éprouver les résultats des recherches, des stratégies, des solutions et des propositions ou même pour clarifier les désaccords entre les Ecoles est nécessaire et ne doit devenir ni violente, ni discourtoise, ni tournée vers des propos ad hominem. Elle développe l’esprit de concertation, de sélection des modèles, de performance, de compétition des Ecoles, le corps-à -corps des idées, et l’émulation intellectuelle.
2-Elle prépare la Nouvelle Afrique à tirer le bénéfice des désaccords internes et externes, dès lors que ceux-ci sont explicitement formulés, et invitent à apprendre les uns des autres. Car on apprend toujours des autres. Les désaccords sont à expliciter, non pas nécessairement pour s’accorder, mais pour prendre acte de la différence des positions, et s’enrichir de la différence des points de vue. Autrefois, l’échange planétaire était régenté par le pseudo-principe de l’Accord du plus grand nombre sur la base des vétos, ici, il sera fondé sur la clarification des désaccords, le réexamen permanent des stratégies, condition de définition d’un Accord minimal entre les différentes parties.
3-De la sorte, un véritable échange ne peut s’épanouir que sous trois conditions radicales :
-Exposer avec clarté et précision les termes et les enjeux des débats et des désaccords.
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-Avoir au moins le même niveau d’information, d’exigence méthodologique, à défaut d’avoir la même formation et la même qualification dans le domaine qui fait désaccord...
-Avoir la possibilité de reconnaître ses erreurs, ses limites, et donc de faire arbitrer les désaccords par des spécialistes et des Maîtres dont la compétence est avérée en la matière, pour éviter de tomber dans des situations où toutes les parties prétendent avoir raison et refusent d’avoir tort. Pour dépasser un tel relativisme, le recours aux spécialistes reconnus est indispensable.
-Le cas échéant, il est conseillé de ne point accepter de confrontation entre les Ecoles. Surtout dans la phase actuelle de la construction de l’Etat fédéral où le plus urgent est l’élaboration des concepts, la synthèse des acquis, la clarification des positions, des définitions, des grandes questions, la consolidation de la documentation, l’élaboration des connaissances sur l’Afrique et sur ses Antiquités, l’exigence de l’historicité et de la démonstrabilité. En somme, les débats et les échanges sont conditionnés rigoureusement par des Normes impérieuses et formelles : le principe des équivalences en matière d’échange, de formation, d’information, des équivalences en matière d’arbitrage et de reconnaissance des erreurs. En attendant, il est sage que toutes les Ecoles persévèrent, et que chaque Ecole travaille avec passion dans le silence, enseigne et forme ses Elèves avec rigueur pour que demain des discussions riches, ciblées, pertinentes soient engagées au bénéfice de l’Afrique. Le Temps sera notre juge. Et demain, l’Afrique sera ce que seront nos Ecoles de pensée. Elle sera le fruit de nos sacrifices et de notre abnégation.
-Quant à la Norme de la paix dont parle Cyril Arthur KEHIAKEHI, l’initiateur du MAP, entre panafricains, et leaders panafricains, elle est indispensable pour une autre attitude dans le Combat. Le chemin sera long, mais ceux qui tiennent à la liberté, à la justice et à la vérité y arriveront. Professeur Grégoire Biyogo, Président du MAP-FRANCE, Paris, le 11 novembre 2011.
IV- ANNEXE : quelques points du Parcours du Maître de l’Ecole akhénatonienne : le professeur Grégoire Biyogo (biyogox@yahoo.fr)
1-J’ai étudié auprès de trois Maîtres (Cheikh Anta Diop, Jacques Derrida et Tsira Ndong Ndoutoume). Et en partant de ses trois savants, j’ai créé trois courants de pensée : un courant d’épistémologie et d’égyptologie dédié à Cheikh Anta Diop(L’Institut Cheikh Anta Diop), une Ecole d’herméneutique et d’épistémologie de l’égyptologie dédiée à Jacques Derrida (L’Institut International Imhotep) et l’Ecole de mvettologie, dédiée au Maître Tsira. J’ai enseigné ces penseurs, organisé des colloques à leur sujet et écrit des livre sur eux (le lecteur pourra se reporter à ma Bibliographie publiée sur Facebook).
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2-Et j’ai été formé à la Sorbonne (Paris I et Paris IV (thèse de poétique en 4 volumes, 1250p)/Paris XII (Thèse d’Habilitation à diriger des recherches, 4 volumes, 1200p, option épistémologie des sciences humaines) et à Paris VIII (thèse d’Habilitation à diriger des recherches option Philosophie de l’histoire de la philosophie et logiques contemporaines).
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​3-Cette formation a été soldée par 3 titres : Major en Lettres (17/20, juin 1985), major en philosophie (18/20 juin 1986), Et un prix international pour l’ensemble de mon œuvre, composée de 40 livres, 30 préfaces, 100 articles, dont 30 sur Facebook), 10 colloques, et 30 directions et jurys de thèses.
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4- Universitaire, j’ai enseigné la philosophie égyptienne, les lettres, la poétique, Jacques Derrida et Rorty, l’épistémologie de la recherche, et l’histoire de la philosophie. Au Gabon, en Afrique de l’Ouest et en France).
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4-Après avoir rédigé un Mémoire de philosophie et un autre texte complémentaire en vue du DEA de philosophie à Paris I sur la pensée de Diop et le renouvellement de l’égyptologie (1986),
5-Après avoir créé L’Institut Cheikh Anta Diop (ICAD) (1992),
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6-Après avoir créé en Afrique et dans le monde le premier enseignement de philosophie égyptienne -qui est constitutif faut-il le rappeler de l’égyptologie - à l’Université du Gabon - Il y a plusieurs spécialités au sein de la philosophie, en ce qui me concerne, je suis historien de la philosophie et épistémologue, spécialiste de Derrida et de Rorty, comme il y a plusieurs spécialités au sein de l’égyptologie, je suis spécialiste de philosophie égyptienne et d’épistémologie égyptienne.
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7-Après avoir créé une troupe de théâtre d’inspiration égyptienne en 1993 qui s’est produite entre autres au Colloque international .Cheikh Anta Diop de Dakar (1996).
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8-Après avoir participé au Colloque international Cheikh Anta Diop de Dakar (1996, avec une communication : Thèbes ou Athènes ? Essai de résolution de la controverse sur l’origine de la philosophie).
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9-J’ai créé une autre discipline au sein de l’égyptologie classique que l’on nomme « l’épistémologie de l’égyptologie », laquelle est attachée à évaluer la progression des connaissances de l’égyptologie elle-même, à réévaluer le statut de la scientificité de ses propositions. Car l’égyptologie n’était pas encore une science, en dépit des progrès immenses qu’elle avait effectuée. Il lui restait à se déprendre des erreurs et des contrevérités notoires qu’elle avait accumulées et qui ont rendu vétuste son discours.
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10-Par la suite, j’ai créé l’institut International Imhotep (III)
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11-Et publié parmi mes 40 ouvrages, je ne citerai ici quelques uns des mes livres de philosophie égyptienne et d’égyptologie lesquels sont enseignés dans les Universités :
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- Thèbes ou Athènes ? Essai de résolution de la controverse sur l’origine de la philosophie (196)
-Aux sources égyptiennes du savoir (vol 1). Généalogie et enjeux de la pensée de Cheikh Anta Diop (1998, 2000).
- Aux sources égyptiennes du savoir (vol 1). Système et antisystème : Cheikh Anta Diop et la destruction du Logos classique (2000).
-Encyclopédie du Mvett : Du Haut Nil jusqu’en Afrique Centrale (Vol.1). 2002.
-Encyclopédie du Mvett : Du Haut Nil jusqu’en Afrique Centrale (Vol.1). 2002.
-Kémit anti-démocrate ? 2000, 2002).
-Manifeste pour lire autrement l’œuvre du professeur Cheikh Anta Diop (1923-1986).
-Histoire de la philosophie africaine, 4 livres, notamment le volume I, Le berceau égyptien de la philosophie (2006).
-Prochaine parution : Dictionnaire comparé du vocabulaire et des institutions de l’ancienne Egypte et des Beti-fang Anciens. Parution : fin décembre 2011-mi-janvier 2012°
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Paris, ce 11-11-2011.
