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ÉQUILIBRER LES PÔLES DE DÉVELOPPEMENT PLANÉTAIRES, REAJUSTER L'AVENIR ECONOMIQUE ET POLITIQUE DE L'AFRIQUE OU COURIR LE RISQUE DE L’ASPHYXIE DE LA PLANÈTE...

Par Grégoire Biyogo, politologue, philosophe.

Le problème de notre planète est celui du refus de l'équilibre des Richesses, l'unique combat de l'Afrique aujourd'hui : gagner ce combat pour se remettre dans le circuit de la compétitivité, elle qui produit tant de richesse et ne jouit d'aucun Développement durable. Pour cela, l'Afrique gagne à assurer une formation rigoureuse, ajustée aux impératifs économiques, industriels, et adaptés au contexte philosophique et à l'histoire du continent, à travers la bataille des télécommunications, de la recherche appliquée et fondamentale, lesquelles commandent le rejet de toute forme d'amateurisme, de fatalisme, de résignation et de défaitisme, face à la rigidité du statut quo qui la maintient dans le sous-développent.

A l'impossible, nous sommes désormais tenus, face à l'avenir de l'Afrique, c'est-à-dire à notre avenir commun et vital, qui détermine aussi pour une large part, contrairement à tous les schémas afro-pessimistes, l'avenir de la planète entière - c'est la thèse de ce texte. Cet avenir sera ce que nous déciderons qu'il soit. Pour n'être plus rêveurs, non réalistes, culturalistes, nous ne devrons jamais plus céder à la force des lois iniques actuelles, mais leur opposer les Normes de la compétition mondialiste, avec des requêtes quantitatives, patiemment argumentées, structurées, invitant à récuser toute forme d'institution (monétaire, géostratégique, politique ou miltaro-industrielle) qui viendrait encore à s'inféoder à un mécanisme de sujétion, et qui compromette les chances de l'équilibre du destin économique et politique de la planète en ses différentes répartitions inégales aux plans géo-économiques, écologiques, géostratégiques, industriels et politiques. Après la Chine, le prochain Bloc économique qui se constituera en un partenaire économique fiable est l'Afrique. Celle-ci en a parfaitement les potentialités, lui manque la volonté politique encore largement sous tutelle, ostracisée et déniée par les schémas obsolètes de 1885 (Conférence de Berlin) et de 1960 (Accords de coopération) et 1970 (la Françafrique). Mais là aussi, nous prenons Acte de la survivance de cette contingence historique, monétaire et politique répétée, à quoi nous opposons la nouvelle philosophie impérieuse des échanges économiques, politiques et diplomatiques entre Etats-nations et grands blocs économiques. Le monde doit se mondialiser, et quoiqu'il en soit, l'Afrique en fera partie ou le monde ne survivra pas (ni aux réactions écologiques de l'éco-système, ni au déséquilibre des niveaux de vie, ni à la paupérisation).

Ce Nouvel Ordre économique se fera avec l'Afrique, en reconsidérant ensemble avec ceux qui en sont les partenaires ou non les nouvelles lois des échanges, imposées par le contexte international de l'équilibre planétaire des sous- ensembles et des partenaires économiques. Le déséquilibre actuel de l'Afrique n'a pas jusqu'ici entraîné la fragilité générale du monde, à cause de ce que l'Afrique, non-unie, n'a pas vraiment réussi à rompre avec cette fragilisation et à opter intégralement pour le rééquilibrage de la politique générale des échanges, qui seul permettra au monde de se plier à l'économie de l'équité, et de se maintenir dans cette nouvelle forme de compétitivité équitable gagée par l'économie-monde et le commerce international.

De ce point de vue, le plus important est de ne nous positionner par rapport à cette exigence d'une compétitivité normative, et non par rapport à ce qui s'est passé hier ou continue de dévoyer nos économies avec des schémas politiques désormais incompatibles à la Norme (transparence, bonne gouvernance, compétitivité), mais de travailler ardemment à ajuster les principes de convergence de la gouvernance, des échanges, des politiques diplomatiques, des

fiscalités, des Normes. Or, l'Afrique, qui est la première Mamelle de la planète ne peut être laissée pour compte sans que la planète connaisse une situation d’asphyxie, COUPÉE DE SES MATIÈRES PREMIÈRES ET DE SES RICHESSES. La théorie de l'asphyxie de l'Afrique ( par des Guerres, des déstabilisation, des conflits frontaliers, la marginalisation économique et diplomatique) entraînerait celle fatale du monde et serait suicidaire pour la Planète, à commencer par les Grands blocs économiques, son redressement entraîne celui de la planète, sur le mode d'une coopération normative et équitable, attentive à l'équilibre des ensembles. Le cas échéant, lui resterait comme la Chine, l'isolationnisme, pour obliger le monde à s'ajuster à l'urgence de cette économie des échanges qu'appelle l'Afrique et le monde, pour devenir monde. Mais qui gagnerait au change en choisissant de refuser d'équilibrer et de créer des conditions de co-développement, de co-gestion et de renégociation des termes des échanges ?

 

Paris, le 17 décembre 2011.

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