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DU DUEL HOLLANDE-SARKO...Une analyse politologique.

1-Un discussion dense, plutôt informée, équilibrée, qui a révélé une assez bonne connaissance des dossiers, des chiffres et de la politique franco-européenne par les deux candidats, avec, il convient de le concéder, la révélation d'un Hollande prêt à gouverner, invitant la France à engager son élection sur la base de la moralisation de la gestion de l'Etat et de sa vision républicaine de la fonction présidentielle à travers sa fameuse tirade " in fine", qui a constitué l'un des tournants de ce Débat, où les deux candidats ne se sont rien épargnés...

 

 

2-Animal politique incisif, bête politique exercée à la "polemos", usant d'une langue mêlée de tension, de conviction et d'une animosité mal contenue, provocatrice, fouinant assez maladroitement sur les voix du FN, n'y parvenant qu'imparfaitement au sujet de l'électorat centriste, et de celui abstentionniste et resté flottant... Sarko aura tout essayé pour convaincre de sa pseudo-idée de supériorité sur Hollande, lequel, à l'inverse, est parvenu à plusieurs fois à le mettre hors de lui, grâce au maniement de son humour redoutable et à sa sérénité.

 

 

3-La tactique du candidat socialiste a consisté en deux axes. D'abord à tétaniser le Bilan économique désastreux du quinquennat de Sarkozy (dette publique exorbitante, taux de chômage élevé, comptes publics mal maîtrisés, promesses électorales non tenues...). Et donc à vulnérabiliser l'adversaire objectivement, en livrant au peuple des gages palpables de sa non-réélection. Ensuite, à défendre son programme en en clarifiant les grands points (Redressement de l'économie sur fond de croissance, impulser la topique de la croissance au niveau européen, relancer une politique de création de l'emploi, modernisation de la politique nucléaire... l'éducation, le droit de vote des étrangers aux Municipales, retrait anticipé de l'Armée française en Afghanistan...)

 

 

4-Quant au candidat sortant, sa stratégie a consisté en deux axes. D'abord en faisant des propositions chiffrées, en contredisant celles de son adversaire en concluant à leur non pertinence économique, et au déficit d'information et de réalisme économique de leur auteur (I). Cet axe, qui était le plus important n'a pas marché, d'où l'énervement du candidat sortant qui n'est pas parvenu à établir le mythe de l'ingéniosité de son adversaire... Le second axe était de clarifier et surtout de défendre son Bilan et ses nouvelles convictions, notamment sur l'opération qui permettra le rééquilibrage des déficits... sur la base de son expérience internationale et de son choix du modèle allemand comme schéma de prédilection de la relance économique...

 

 

5-En somme, un Débat ouvert, avec deux postures, deux tempéraments, deux traditions politiques, un échange équilibré. On attendait un avantage de Sarkozy sur les question d'immigration, lequel n'a pas eu lieu. L'idée d'un Hollande incertain, déconnecté de la gestion des affaires publiques et internationales, et donc des dossiers ne s'est pas davantage avérée. D'où un certain avantage indéniable du candidat qui était donné par son adversaire pour être un interlocuteur somme toute assez peu fiable, étranger au réalisme économique, avec un programme intenable, et une posture prompte à fuir la discussion technique et rigoureuse...

Si donc l'on en revient à la mathématique électorale, et si l'on admet par hypothèse que le Débat télévisé peut autoriser un gain de 1 point ou tout au plus de 1 point et demi, l'on peut raisonnablement projeter une victoire serrée dans cette élection, avec 1 point d'écart, mais une victoire qui ne surprendrait pas trop les politologues et autres théoriciens de sondages politiques en faveur du candidat entrant.

© Copyright 2013 Catarina Van Daele pour KODMEDIA. Reproduction interdite.

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