
CLASSIFICATION DES COURANTS DE PENSEE ET DES ECOLES PHILOSOPHIQUES ET EGYPTOLOGIQUES KEMIT.
Par Le Shemsu Maât Grégoire Biyogo.
OBJET​
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Bien que le combat pour la libération de l’Afrique soit commun à tous les courants de pensée africains et penseurs kémits du monde, on rencontre cependant plusieurs tendances internes et une grande variation d’Ecoles. Il est donc nécessaire aujourd’hui de s’arrêter sur ces mouvements de pensée, au moins pour en débrouiller les doctrines, présenter les grandes hypothèses de travail, les idées, les découvertes, les avancées, et les principales figures de proue, au sujet des plus connues et des plus lisibles d’entre elles pour entreprendre des synthèses, des évaluations dans la perspective de l’organisation prochaine d’un Symposium sur les mouvements de pensée kémits.
Nous commencerons ce travail classificatoire en étudiant la plus ancienne, et sans doute la plus prestigieuse de ces Ecoles de pensée, en l’occurrence l’Ecole diopienne, qui comporte elle-même en son sein une typologie interne délimitée naguère par l’un de nos disciples, Paulin Zué [1], exégète de Diop, d’Obenga et de Biyogo lequel a désigné sous le vocable les Grands diopiens les diopiens de renommée mondiale, de rang magistral, caractérisés entre autres par des approches systémiques de l’œuvre de Diop, prenant en charge son travail et le poursuivant dans plusieurs domaines. Puis il y a les diopiens paradigmatiques. Il s’agit d’universitaires qui effectuent des recherches à partir du paradigme égypto-nubien, mais approfondissant leurs travaux dans des directions thématiques diopiennes.
Nous engageons donc ces investigations avec les Grands diopiens, au nombre desquels l’on classe par principe Cheikh Anta Diop lui-même, le précurseur de l’Ecole, puis Théophile Obenga et enfin, Grégoire Biyogo, deux de ses principaux continuateurs.
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I- L’ECOLE DIOPIENNE.
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CHAPITRE PREMIER : LES GRANDS DIOPIENS
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1- Cheikh Anta Diop
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Après deux baccalauréats mathématiques et philosophiques, il achèvera sa formation à la Sorbonne, où il est docteur en Lettres et Sciences Humaines, option Histoire et Science Sociales. Il sera professeur à l’Université de Dakar qui portera son nom peu après sa mort en 1986.
Fondée par le savant sénégalais, historien ancien, égyptologue, physicien nucléaire et linguiste, Cheikh Anta Diop, l’Ecole diopienne est la plus importante de l’histoire intellectuelle kémite depuis la première moitié du XXème siècle, date de publication du premier grand livre de Diop, lui-même refonte de la première thèse de 1954 du chercheur, dont on sait qu’elle a été refusée par la Sorbonne, laquelle n’était pas encore disposée, préparée à valider la fameuse hypothèse de l’Egypte nègre, Etudes comparée des systèmes politiques et sociaux de l’Europe et de l’Afrique de l’Antiquité à la formation des Etats modernes, qui portera désormais le titre éponyme de Nations nègres et Culture (Présence Africaine, 1954).
Son combat scientifique a été celui de la reconstitution de la vérité historique au sujet de l’Afrique. En effet, contre ce que l’on en a dit et qui est controuvé, Diop a montré que l’Afrique, loin d’être hors de l’Histoire, est le continent de l’antériorité historique [2], le premier qui ait impulsé l’Histoire, comme berceau mono-génétique de l’humanité et des grandes inventions dont celles de l'Afrique prédynastique, du berceau égypto-nubien, auquel il a rendu son africanité, son caractère nègre et celles de la Grèce qui lui sont redevables. Ainsi des civilisations prodigieuses de Napata, de Méroé, des pyramides d’Egypte, des mathématiques, de la chimie, de la théologie et des premiers textes de droit… En rétablissant cette vérité restée étouffée jusqu’au XX ème siècle, ce génie de la sapience a déplacé le centre de gravité des sciences et des connaissances, lesquelles partent désormais de l’Afrique, pour se propager en direction de l’Asie Mineure, laquelle a reçu sa science des prêtres égyptiens. Ensuite en Orient, et plus tard en Occident. Contrairement au schéma fallacieux et historiquement inexact de Hegel, qui fait débuter l’aventure humaine de la Raison avec l’Orient dont il dit qu’il n’en était encore qu’à ses balbutiements, avant de s’épanouir en Grèce et d’accéder à sa pleine maturité en Europe, notamment en Allemagne, nouvelle Athènes, où la Raison elle-même s’épuise comme histoire, dans l’Etat prussien. Le renversement de ce schéma idéologique a permis à Diop de conforter sa méthode systémique, où science exacte, sciences sociales et sciences humaines sont tour à tour convoquées, dans un vaste effort heuristique et intellectuel où il recommande de rompre avec l’histoire des sciences et l’histoire des connaissances dominantes, barrées par des falsifications historiques, et procède à l’élaboration d’une nouvelle épistémologie des sciences humaines prenant pour topique idéelle l’Egypte pharaonique, Terre des sciences, de la liberté et de la justice universelles, re-territorialisée en Afrique, d’où sa fameuse thèse de l’Egypte nègre.
L’Egypte diopienne va jouer le rôle galvanisant que la Grèce a joué en Occident pour asseoir un corps de sciences humaines performantes, produisant des connaissances autrement plus authentiques et complexes, en s’attachant à l’historicité (I) et à la scientificité (II) de la vérité, puis à penser tout l’Homme (III), sans repli sectaire ni essentialisme. Diop réfute en effet la posture prééminente du racialisme en science. En cela, le diopisme est bien un humanisme dynamique, gageant l’entente humaine par la médiation de la science. Politiquement, son combat a été à la fois celui de l’indépendance politique des Etats Africains (I) comme de l’élaboration d’un Etat fédéral continental garant de la libération de l’Afrique et de son industrialisation[3] (II). C’est encore à Diop que nous devons la première réflexion sur la Renaissance africaine[4], dès les années 1947, définie comme un corps de doctrines autorisant un support philosophique fiable pour porter et supporter l’unité et l’émancipation du continent africain et des Noirs du monde entier. On retiendra que sa démonstration la plus osée, celle qui le moins était évidente, aura été celle de la parenté génétique de l’égyptien pharaonique et des langues d’Afrique Noire, notamment ici le walaf [5]. En dépit des 5 000 ans qui sépare la Vallée du Nil des Etats africains modernes du XXème siècle, Diop établit de manière convaincante la parenté de l’ancien égyptien et de ces langues, ce qui l’amène à élaborer sa fameuse hypothèse de la fondation mutuelle de l’Egypte et de l’Afrique Noire, dans un rapport de réciprocité et de circularité.
Le Colloque du Caire de 1974 qu’il convoque sous l’égide de l’Unesco permet de valider cette hypothèse qui se distingue du domaine des conjectures, des convictions et des projections intellectuelles, du fait de sa testabilité au sens poppérien, car le Colloque l’entérine. Le nom de Diop s’attachera désormais à cette démonstration inaugurale que : l’ancien égyptien s’apparente aux langues d’Afrique et que les mondes antiques d’Egypte et d’Afrique Noire sont identiques, ils se singularisent par leur continuum, lequel s’explique au demeurant, montre Diop, par des migrations Nord-Sud qui expliquent le peuplement de l’Afrique. Nous lui devons une quinzaine de livres, et une autre invention en termes de méthodes et de discours : la linguistique historique et comparée africaine. En somme, la grande déconstruction diopienne consiste à avoir établi que, le fait d’amputer l’Afrique des grandes idées, des Grandes Religions et des grandes inventions qui devaient par la suite se diffuser dans le monde entier, était une falsification historique, et qu’il n’était que justice que cette Afrique qui avait été exclue de l’Histoire pour justifier les massacres, les Traites imputées contre elle, se réappropriât son Histoire, et cela passe par un travail de recommencement de l’écriture de l’Histoire, de la pensée et des sciences. C’est enfin l’auteur d’une invention épistémique décisive : les Antiquités Africaines [6]. Tâche qu’allaient entreprendre ses continuateurs. Nous distinguons formellement ici les chercheurs et penseurs se réclamant de l’œuvre diopienne et ceux qui en sont les continuateurs, c’est-à -dire tout à la fois les exégètes, les commentateurs (ayant effectivement écrit des ouvrages sur Diop et les poursuivant leurs recherches dans les grandes directions indiquées par le Maître) en plus encore en tant que théoriciens, avec des théories localisables et consacrées). De son vivant, ce savant formé à l’Université de la Sorbonne a obtenu le titre distingué d’homme de science le plus important du XXème siècle – avec Du Bois.
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2- Théophile Obenga
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-Formé aux Universités de Bordeaux et de la Sorbonne, il est docteur d’Etat en Linguistique et a enseigné aux USA comme en Afrique. Ce savant diopien est originaire du Congo Brazzaville, qui a pris part au célèbre Colloque du Caire à côté du Maître pour conforter le paradigme de l’africanité du site égypto-nubien des sciences et des connaissances. Linguiste, historien et égyptologue, Obenga est exégète diopien, qui contribue à faire connaître la pensée de Diop autant qu’il en poursuit les grands axes (linguistique, histoire ancienne, égyptologie, sciences humaines).
Mais avant toute chose, il importe de rappeler nous que devons à l’éminent linguiste la formalisation de l’hypothèse de la parenté génétique de l’égyptien pharaonique et des langues négro-africaines, cette théorie linguistique du trait d’union entre langue de l’Egypte ancienne et langues d’Afrique Noire, Obenga le dénomme sous l’appellation du Négro-égyptien. Puis Obenga entreprend de poursuivre l’immense chantier de relocalisation du berceau égyptien des sciences (la géométrie [7], la pensée philosophique [8], l’histoire ancienne…). Nous lui devons aussi la mise en œuvre définitive de la linguistique historique et comparée africaine [9] qu’il a portée à sa maturité.
Il est aussi le père d’un important travail d’archéologie de l’histoire africaine ancienne pour conforter le paradigme des Antiquités africaines, dans un effort remarquable qui culmine dans son premier grand livre [10].
Ses derniers travaux ravivent l’hypothèse de l’Etat fédéral [11] sur fond de l’unité pour s’émanciper de toute tutelle économique, monétaire et politique. En cela, Obenga recommande la fondation d’une tout autre Université, qui enseignerait l’Histoire, les sciences et les institutions dans leur authenticité Kémite retrouvée.
Auteur au moins d’une vingtaine de livres, nous lui devons sur Diop un texte important [12]. Ce savant formé à l’Université de Montpellier est considéré comme le plus important égyptologue et linguiste kémit vivant de son temps.
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3- Le Shemsu Maât Grégoire Biyogo.
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-Formé aux Universités de Paris IV de Paris I et aux HESS, il obtiendra une thèse de Poétique et de Sciences Humaines à la Sorbonne, diplômé de science politique, puis une HDR en Epistémologie des Sciences Humaines à Paris XII, et une autre HDR à Paris VIII en logique et histoire de la philosophie et des sciences. Il a été professeur et directeur de thèse en Afrique et en Europe (Paris XII et Paris VIII).
Savant diopien originaire du Gabon, qui a créé le premier Institut Cheikh Anta Diop (ICAD), à l’Université de Libreville entre 1992 et 1995. Puis la première Université kémite : Le Per Ankh de la Renaissance qui a des accords de partenariat avec les Universités américaines. Philosophe, égyptologue, politologue, et méthodologue, Biyogo a donné une résonnance philosophique et épistémologique aux travaux du Maître, en leur proposant une lecture poppérienne, derridienne et rortyenne. Ces travaux conduisent à l’élaboration d’un nouveau discours : l’épistémologie de l’égyptologie [13], laquelle opère une rupture au sein de l’égyptologie, désormais invitée à conquérir son statut épistémologique de science, puis à prendre acte de la progression de ses connaissances, de la scientificité et de l’historicité de ses énoncés, par-delà la vertu des recherches empiriques et le niveau des fouilles archéologiques.
La seconde assignation de Biyogo a été d’accomplir le souhait diopien de la réécriture déconstructiviste de l’Histoire de la philosophie. En l’actant, il devait donner naissance à un nouveau discours, L’histoire de la philosophie africaine (à laquelle il a consacré plusieurs volumes[14]), la faisant débuter avec la Nubie, en termes d’éthique, s'épanouir en Egypte avec la naissance de la géométrie et des premiers grands courants philosophiques[15], et en recommandant de repenser la Grèce philosophique comme un héritage des prêtres philosophes d’Egypte, en dépit de la rupture post-théologique et laïque orchestrée par les penseurs hellènes en recréant la science que Kémèt déjà à dénommée la Sia.
On lui doit aussi l’élaboration d’une axiomatique quinaire [16] dans le cadre de la méthodologie et de l’épistémologie de la recherche qu’il formalise en lettres et en sciences humaines.
En politologue, il a créé une nouvelle science qu’il appelle la philosophie de la science politique ou philosophie des relations internationales [17], laquelle opère comme philosophie de la coopération et comme philosophie de la mondialisation. Son objet est de déconstruire la lecture des événements politiques et de redéfinir le sens des termes, des institutions, des enjeux et des échanges monétaires, économiques, diplomatiques et militaires interétatiques.
En poéticien, il a créé dans ses investigations la philosophie de la théorie et la poétique des désaccords irrésolus [18].
Enfin, lorsque Diop et Obenga ont théorisé les Antiquités africaines, ce philosophe et politologue lui a triangulé et prolongé cette topique, en y voyant la conjonction inséparable de trois foyers antiques : le foyer africain prédynastique, le foyer égypto-nubien, et le foyer arabo-phénicien nègre [19].
Enfin, si Diop compare le Wolof et l’ancien égyptien, Obenga le Mbochi et l’ancien égyptien, Biyogo entreprend un corps-à -corps entre l’ékang (Fang-Beti ancien) et l’ancien égyptien, puis entre « Le Livre des Morts » (Le Livre de la sortie à la lumière) et le Mvett, enfin entre les institutions et les sciences d’Egypte et celles des Ekangs, entendus comme peuple nilotique bâtisseur de l’Egypte. Contrairement à la thèse de la parenté des deux mondes à laquelle parviennent les deux premiers théoriciens du comparatisme historique Egypte-Afrique Noire, Biyogo recommande d’aller plus loin, et développe la thèse de la coappartenance Kémit-ékang, et donc celle de l’Afripte et de l’Afrique noire. Il entend ruiner le manichéisme et les résidus d’essentialisme propres au discours égyptologique, invité ici à uniformiser ses objets, à penser son dépassement en redécouvrant les langues et les institutions anciennes négro-africaines, fondamentalement nilotiques. De la sorte, ce monde et plus encore ces langues jettent-ils une lumière nouvelle, bouchant les vides, les trous, et autorisant une lecture autrement plus intelligible de l’Egypte et vice-versa. Il conclut à l’idée que l’ékang est medu netjer, et rattache ce peuple au berceau égypto-nubien, avant de suivre ses migrations qui se sont prolongées jusqu’en Afrique Centrale [20].
L’œuvre de celui qui suit et sert le Maât (Shemsu Maât) a reçu le Prix international de la Pléiade, avec plus de 40 livres, 30 préfaces et des colloques sur Derrida (son autre Maître) et sur Diop, organisés et publiés, qui font de lui le plus grand épistémologue diopien, philosophe derridien, et l’un des plus grands méthodologues Kémits de son temps. C’est le père de l’Ecole systémique diopienne du Gabon autant que de la fameuse Ecole de Libreville. Nous lui devons trois livres sur Diop [21].
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CHAPITRE DEUXIEME : LES DIOPIENS PARADIGMATIQUES.
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Ce courant est riche de plusieurs figures et de chercheurs et d'universitaires reconnus ayant, qui, écrit directement sur Diop, qui choisit de travailler dans le sillage de son héritage théorique et méthodologique. Ce sont des auteurs participant à la mise en œuvre du paradigme égypto-nubien. Plusieurs nuances existent entre ces courants, mais tous se réclament d’une certaine manière d’un Maître commun et d’une pensée : le diopisme. Ultérieurement, nous reviendrons patiemment sur les courants de pensée qu’ils impulsent ou auxquels ils se rattachent. Dans le cadre de cette recherche introductive, j’ai voulu fixer d’ores et déjà les repères, pour favoriser l’analyse ultérieurement, l’attention a été mise ici sur les Grands diopiens. Encore ceux-ci entretiennent-ils un échange constant et un commerce heuristique circulaire avec les diopiens paradigmatiques.
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1- Mubabinge Bilolo du Congo démocratique est lui aussi docteur en égyptologie de l’Ecole allemande, professeur d’égyptologie en Allemagne, fondateur du courant d’égyptologie du Kongo et des Publications universitaires africaines. Egyptologue, philologue et philosophe, on lui doit une œuvre importante, avec au moins une quinzaine de titres, dont les Cosmothéologies philosophiques d’Héliopolis et d’Hermopolis, Essai de thématisation et de systématisation). Puis Métaphysique pharaonique millénaire av. J.-C. Kinshasa-Munich-Paris, 1995. C'est un chercheur exigeant, qui compte parmi les plus importants de la génération actuelle.
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2- Aboubacar Moussa Lam du Sénégal, égyptologue et historien ancien, docteur en égyptologie, professeur à l’Université Cheikh Anta Diop, auteur entre autres de Les Chemins du Nil, les relations entre l’Egypte ancienne et l’Afrique Noire. Ancien assistant de Cheikh Anta Diop lui-même, Lam défend la thèse principale de l’origine égyptienne des Peuls qu’il a longuement étayée et développée dans sa thèse d’Etat, publiée sous le titre : De l’origine égyptienne des Peuls, Paris, Présence Africaine, Khepera, 1993.
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3- Oum Ndigi du Cameroun, docteur en égyptologie de l’Université de Lyon, linguiste, égyptologue, professeur à l’Université catholique de Yaoundé. Il travaille sur la parenté génétique de l’égyptien pharaonique et du Bassa. Sa thèse s’intitule : Le Bassa du Cameroun et l’antiquité pharaonique égypto-nubienne : Recherche historique, linguistique comparative sur leurs rapports culturels à la lumière de l’égyptologie (1997).
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4- Gilbert Ngom du Cameroun, docteur en égyptologie, professeur aux Universités du Cameroun, égyptologue et linguiste. Son champ heuristique est celui de la parenté génétique de l’égyptien pharaonique et du Duala.
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5- Pathé Diagne du Sénégal, il est docteur en linguistique, et docteur en économie, professeur de linguistique, fondateur des éditions Sankoré. Linguiste, économiste et penseur, auteur d’une œuvre essentielle, dont entre autres Cheikh Anta Diop et l’Afrique dans l’Histoire du monde, Harmattan-Sankoré, 1996.
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6- Djibril Samb du Sénégal (docteur en philosophie, professeur de philosophie à l’Université Cheikh Anta Diop), philosophe, auteur d’une œuvre importante dont Cheikh Anta Diop, Dakar, NEA, 1992. Lire du même auteur Le vocabulaire des philosophes africains, Paris, L’Harmattan, 2010.
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7- Auguste Eyéné du Gabon, docteur en philosophie et docteur en théorie de la communication, enseigne à l’ENS de Libreville, Directeur adjoint de l’Institut Cheikh Anta Diop, diopien néo-pragmatiste formé par le derridien Biyogo et par Jacques Poulain. Erudit, c’est le théoricien de l’herméneutique diopienne qui fait office de Chef de file-adjoint de l’Ecole systémique diopienne de Libreville. Nous lui devons un texte inaugural : « Ce que lire Cheikh Anta Diop veut dire aujourd’hui » in Manifeste pour lire autrement Cheikh Anta Diop aujourd’hui, de Grégoire Biyogo. Ici est faite la distinction entre la lecture des gardiens du temps, absolutiste, tautologique, et la lecture dissidente qui vise l’événement du texte.
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8- Oscar Pfuma du Cameroun (docteur en lettres et sciences humaines et comparatiste), linguiste, philosophe, égyptologue : Histoire culturelle de l’Afrique Noire. Avant-propos de Théophile Obenga, Paris, Publisud, 1993. Lire aussi L’Harmonie du monde. Anthropologie des couleurs et des sons en Afrique depuis l’Egypte ancienne, Paris, Ménaibuc, 2000. Ou encore l’essai lumineux Les Larmes du soleil, textes des sarcophages (traduit par l’auteur), Ménaibuc, 2005. Esprit rigoureux et original.
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9- Babacar Sall du Sénégal, docteur de l’Université Cheikh Anta Diop, professeur dans la même institution, son travail est de démontrer l’origine nubienne de l’Egypte, conforment à la grande intuition diopienne. Cette thèse a pour titre L’Apport de l’Ethiopie et de la Libye à l’élaboration de la civilisation égyptienne. 1992.
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10- Alain Anselin des Antilles, docteur en égyptologie, professeur d’égyptologie dans les Université des Antilles, égyptologue, linguiste, ses recherches établissent l’origine africaine des hiéroglyphes. Il est l’auteur de plusieurs livres, dont la revue La cruche et le tilapia, une lecture africaine de l’Egypte ancienne, Unirag, 1995.
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11- Jean-Marc Ela du Cameroun (docteur en sociologie, professeur dans les Universités d’Amérique et du Canada), sociologue, Cheikh Anta Diop ou l’honneur de penser, Paris, L’Harmattan, 1989.
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12- Prince Dika Akwa Nya Bonambela du Cameroun, docteur en ethnologie, professeur aux Universités du Cameroun, auteur de plusieurs ouvrages, notamment : Les Descendants des pharaons à travers l’Afrique (1985). Lire aussi sa thèse d’Etat en 11 volumes : Le Nyambéisme : pensée et mode d’organisation des Négro-africains, Paris VII, 1987.
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13- Nicolas Agbohou de Côte d’Ivoire, docteur en science politique, enseigne en France, politologue, économiste, chercheur associé à l’Institut Cheikh Anta Diop, fondateur des éditions Solidarités Mondiales, et d’un magnifique essai : Le Franc CFA et L’Euro contre l’Afrique, préface de Grégoire Biyogo, postface de Jean Ziegler, 1999.
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14- Yoperaka Somet du Burkina Faso, docteur en philosophie de l’Université Marc Bloch de Strasbourg (France), il est l’auteur de L’Afrique dans la philosophie. Introduction à la philosophie africaine pharaonique, préface de Théophile Obenga, (Khepera, 2005). Et d’un texte patient, Cours d’initiation à la langue égyptienne pharaonique. Introduction à la philosophie pharaonique, Khepera, 2007.
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15- Yves Kounougous du Congo Brazzaville (docteur en philosophie, fondateur des éditions du CIREF), philosophe, penseur marxiste de la mondialisation économique et philosophique [22]. Chercheur associé à l’ICAD. Auteur de La pensée et l’œuvre de Cheikh Anta Diop, Paris, CIREF, 2000. Lire aussi La philosophie politique de WEB Dubois, préface de Grégoire Biyogo, Paris CIREF, 2012.
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16- Alain Elloué du Gabon, docteur en philosophie, enseignant à l’IRSH, travaille à la réflexion philosophique et politique de la médiation de l’Egypte et des Fang. Nous lui devons plusieurs publications, dont Du Sphinx au Mvet, L'Harmattan, 2008.
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17- Kalamba Nsapo du Congo démocratique, docteur en théologie, professeur de théologie à Bruxelles et au Per Ankh de la Renaissance), théologien, penseur, son travail consiste à repenser le paradigme de la théologie sur fond du dialogue entre Egypte antique et Afrique Noire. Auteur d’une douzaine d’ouvrages, dont entre autres Une approche afro-kamite de la théologie. Ménaibuc, 2005.
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18- Kamana du Congo démocratique, docteur en théologie, théologien et penseur original qui fait partie des pionniers du discours théologique en Afrique.
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19- Mbombog Mbog Bassong du Cameroun, géologue de formation, philosophe et égyptologue, dont le travail est de laisser voir le champ heuristique et philosophique de l'Afrique comme celui de la complexité, notion qu'il emprunte à Edgar Morin, et qui est d'autant plus ouverte qu'elle est ponctuée ici par le concept de la Maât (désignant entre autres un ordre complexe...).
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20- Ipota Bembela Tedanga, docteur en linguistique, enseigne dans une Université du Kongo démocratique, linguiste et théologien, auteur d’un essai remarqué : Ressusciter le dieu des Nègres, procès d’une refondation religieuse négro-africaine (Ménaibuc).
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19- Jean Fonkoué du Cameroun, docteur en sociologie, sociologue, a enseigné à Paris VII. Il est l’auteur de trois textes : Différence et identité, Les sociologues africains face à la sociologie, Silex, 1985. Puis de Cheikh Anta Diop au carrefour des historiographies (Harmattan, 2004). Enfin, La parole dans la tradition philosophique africaine (Ménaibuc).
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20- Amady Aly Dieng du Sénégal, docteur en sciences sociales, Université Cheikh Anta Dio), penseur marxiste, économiste, critique de Diop, Contribution à l’étude des problèmes philosophiques en Afrique Noire, Paris, Nubia, 1983. Prenant argument des travaux de Diop, Dieng montre l’influence du savant sur la philosophie africaine.
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21- 22- Mawawa Kiese/Mboka Kiese : du Congo Brazzaville, docteur en physique et mathématicien, auteur d’un texte d’épistémologie sur Diop : Hommage à Cheikh Anta Diop, Paari, 2004.
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23- Jean Ondo-Ella du Gabon, docteur en économie [23], enseigne à l’Université de Libreville, économiste et philologue, mvettologue. Auteur d’un essai majeur, Mvok ékang Nna, Base de l’Occident, Libreville, 1994. Il travaille à montrer l’inséparabilité d’Ekang et de Kémit.
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24- Ramsès L. Boa Thiélé de Côte d'Ivoire, docteur en philosophie, professeur à l’Université de Cocody. Auteur d’un essai intéressant : Nietzsche et Cheikh Anta Diop, Paris, L’Harmattan, 2007.
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25- Mbargane Guissé, docteur en philosophie, critique à l’égard de Diop : « Pensée égyptienne, philosophie grecque : transfert ou plagiat ? Critique à Cheikh Anta Diop », Ethiopiques 1985, pp. 88-100.
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26- Léonard Andjembé du Gabon, docteur en philosophie, enseignant à l’Université de Libreville, actuel Vice-président du Sénat, on lui doit la première thèse philosophique sur Diop, Paris X, 1980, soit 6 ans avant sa mort. Auteur aussi de : Les sociétés gabonaises traditionnelles : système économique et Gouvernement (Harmattan, 2006).
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27- Fari Taharka de la République Centre-Africaine, actuellement au Sénégal, formé en physique-chimie en France, philosophe et égyptologue, directeur de l’Institut Shabazz, Serviteur de la Maât qu’il enseigne. Chercheur associé à l’Institut Cheikh Anta Diop. Outre le paradigme égypto-nubien, il creuse les chemins d’une recherche vigoureuse sur le paradigme afro-arabique et travaille à rompre avec l’aliénation, l’auto-servitude. Nous lui devons des articles éclairés sur l’amonisme et l’atonisme et un texte significatif sur Diop. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages, dont entre autres Le viatique de la sortie (the Bookedition, Paris, 2009). Ou encore L’opuscule révélé (2010).
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28- Paulin Nzué du Gabon, chercheur à l’ICAD, normalien, élève de Biyogo, auteur d’un texte d’épistémologie remarquable, Nouvelles perspectives épistémologiques autour de Cheikh Anta Diop, préface de Grégoire Biyogo, 2002.
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29- Ferran Iniesta, docteur en histoire, professeur à l’Université de Barcelone. Il a écrit : « À propos de l'École de Dakar. Modernité et tradition dans l'œuvre de Cheikh Anta Diop », dans Momar-Coumba Diop (dir.), Le Sénégal contemporain, Karthala, Paris, 2002.
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30- Cheikh Mbacke Diop, docteur en physique, physicien nucléaire comme l’été son père Cheikh Anta Diop. Co-fondateur avec Théophile Obenga de la revue Ankh, et des éditions Khepera. Auteur de deux textes, d'ont Hiéroglyphes et informatique (1990) et d'une biographie diopienne, Cheikh Anta Diop, l'homme et l'œuvre (1990).
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31- Molefi Kete Asante des USA (docteur PHD en études africaines), historien et philosophe africain Américain, théoricien du concept d’afrocentricité, cette manière d’être consistant pour les Africains de la Diaspora à revenir à l’Afrique de l’intérieur, avec une langue, un regard et une lecture internaliste. Il est l’auteur entre autres de : Afrocentricity. The theory of Social change (Africa World Press, 1990).
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32- Ivan Van Sertima des USA, Africain Américain, docteur en Etudes Africaines (PHD), Great African thinkers : Cheikh Anta Diop, USA, 1992.
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33- Chris Gray du Royaume Uni, docteur en histoire auquel nous devons un ouvrage exaltant, Conception of history in the works of Cheikh Anta Diop and Théophile Obenga, London, Karnak House, 1988.
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NOTES INFRAPAGINALES
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[1] Zué (Paulin), Nouvelles perspectives épistémologiques autour de la pensée de Cheikh Anta Diop, préface de Grégoire Biyogo, Paris, Menaibuc, 2002. Ce texte est la refonte d’un travail de recherche universitaire sous notre direction à l’Université de Libreville.
[2] Antériorité des civilisations nègres : Mythe ou vérité historique ? Paris, Présence Africaine, 1967, Rééd. 1993.
[3] Diop (Cheikh Anta), Les Fondements économiques et culturels d’un Etat fédéral d’Afrique Noire, Paris, Présence Africaine, 1960, Rééd. 1974.
[4] Alertes sous les tropiques (Articles 1946-1960). Culture et développement en Afrique Noire, Paris, Présence Africaine, 1990.
[5] Parenté génétique de l’égyptien pharaonique et des langues négro-africaines, Dakar, IFAN/NEA, 1977.
[6] Ce programme heuristique est exercé avec force dans le dernier livre écrit de son vivant, Civilisation ou barbarie, Paris, Présence Africaine, 1981.
[7] La Géométrie égyptienne. Contribution de l’Afrique antique à la mathématique mondiale, Paris, L’Harmattan-Khepera, 1995.
[8] La philosophie africaine de la période pharaonique : 2730-330 avant notre ère, Préface de Tshiamalenga Ntumba, Paris, L’Harmattan, 1990. Lire aussi L’Egypte la Grèce et l’Ecole d’Alexandrie, Paris, L’Harmattan/Khepera, 2006.
[9] L’ouvrage de référence ici est Origine commune de l’égyptien ancien, du copte et des langues négro-africaines, Introduction à la linguistique historique africaine, Paris, L’Harmattan, 1993.
[10] L’Afrique dans l’Antiquité, Egypte ancienne-Afrique Noire, Paris Présence Africaine, 1973.
[11] L’Etat fédéral : la seule issue. Paris, L’Harmattan, 2012.
[12] Cheikh Anta Diop, Volney et le Sphinx, Contribution de Cheikh Anta Diop à l’historiographie mondiale. Paris, Khepera-Présence Africaine, 1996. Lire aussi L’égyptien pharaonique : une langue négro-égyptienne, Paris, Présence Africaine, 2010.
[13] Aux sources égyptiennes du savoir, Tome 1. Généalogie et enjeux de la pensée de Cheikh Anta Diop, Paris, Héliopolis, 1198, Rééd. Ménaibuc, 2000. Lire aussi Aux sources égyptiennes du savoir. Système et anti-système : Cheikh Anta Diop et la destruction du Logos classique, Paris, Ménaibuc, 2000, Rééd. 2002.
[14] Histoire de la philosophie africaine, Livre I : Le berceau égyptien de la philosophie, Paris, L’Harmattan, 2006. Livre II : Histoire de la philosophie égyptienne, Introduction à la philosophie moderne et contemporaine, 2006. Livre III : Histoire de la philosophie, Les courants de pensée et les livres de synthèse, 2006. Livre IV : Histoire de la philosophie, Entre postmodernité et le néo-pragmatisme, 2006.
[15] Origine égyptienne de la philosophie. Au-delà d’une amnésie millénaire ; le Nil comme foyer universel De la philosophie, Paris, CIREF, 2000, Ménaibuc, 2002. Lire aussi Bibliographie classificatoire et sélective des œuvres générales de la philosophie et de l’égyptologie africaine, Paris, L’Harmattan, 2011.
[16] Traité de méthodologie et épistémologie de la recherche, Paris, L’Harmattan, 2006.
[17] Déconstruire les Accords de coopération franco-africains. Par-delà l’unilatéralisme économique, politique et militaire, Paris, L’Harmattan, 2011.
[18] Littérature et philosophie à l’épreuve de la nouvelle Théorie. Paris, L’Harmattan, 2008.
[19] Dictionnaire égyptien-ékang (Fang-Beti), Aux origines égypto-nubiennes des enfants d’Afiri Kara, 2012.
[20] Encyclopédie du Mvett. Du Haut Nil en Afrique Centrale, 2 volumes, Paris, CIREF 2000, Rééd. Ménaibuc, 2002. L’auteur a de la sorte créé un discours scientifique et intelligible sur le Mvett qu’il nomme la mvettologie.
[21] En l’occurrence Aux sources égyptiennes du savoir (Tome 1. Généalogie et enjeux de la pensée de Cheikh Anta Diop, Paris, Héliopolis, 1198, Rééd. Ménaibuc, 2000. Aux sources égyptiennes du savoir Tome II, Système et anti-système : Cheikh Anta Diop et la destruction du Logos classique, Paris, Ménaibuc, 2000, Rééd. 2002. Et Manifeste pour lire autrement l’œuvre de Cheikh Anta Diop, Paris, L’Harmattan, 2011.
[22] Les Approches philosophiques de la mondialisation, thèse de philosophie, sous la direction de Tosel, Université de Nice, 2008. Thèse remarquable au jury duquel nous avons participé.
[23] Thèse originale portant sur Une voie de Développement pour la société Ekang, Paris II, 1977.
